Quelques mètres après la pagode Tay An, sur la droite. Ce temple a été construit en 1820, mais sa version actuelle date de 1972. De nombreux Vietnamiens viennent lui rendre hommage et particulièrement lors du pèlerinage, le 22e jour du 4e mois lunaire (avril et mai), et ce, pendant quatre jours. La statue, que l'on date de la fin du VIIe siècle, probablement d'origine khmère, est en grès noir. Très délabrée, elle représente un homme aux cheveux bouclés qui pourrait être une figuration de la divinité hindoue Shiva, encore très vénérée au Cambodge tout proche. Au gré des saisons et des fêtes qui lui sont dédiées, la statue est richement ornée, revêtue de parures chatoyantes et multicolores.

 

Selon une légende, des Cambodgiens l'avaient trouvée au sommet du mont Sam. Ils voulurent l'emporter, mais la statue devint, au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient, de plus en plus lourde au point qu'ils se virent contraints de l'abandonner en chemin. Apparut alors aux villageois une jeune beauté promettant que quarante vierges remettraient bientôt la statue à sa place. Le miracle se produisit, les villageois comprirent l'importance du site et y édifièrent un temple à sa mesure.

Une autre légende, plus vraisemblable mais non moins poétique, raconte que l'une des femmes du mandarin Thoai Ngoc Hau promit à la Vierge noire qu'elle lui ferait bâtir un sanctuaire pour honorer ceux qui avaient perdu la vie dans la construction du canal. Elle mourut avant d'avoir pu remplir son engagement mais, pour respecter le vœu de la femme qu'il aimait, le mandarin, à qui décidément la ville doit beaucoup, fit construire le sanctuaire d'après les plans dessinés par la défunte.